La livre continue de progresser activement face au dollar pour la deuxième semaine consécutive, reflétant ainsi la faiblesse générale de la monnaie américaine. La semaine dernière, la paire GBP/USD a rebondi à partir du niveau des 1.30 et s'approche maintenant du niveau de résistance à 1.3200 (la ligne supérieure des Bandes de Bollinger sur H4 et, simultanément, la limite supérieure du nuage Kumo sur la même période).
Le dollar a réagi faiblement à la nouvelle selon laquelle des sénateurs américains avaient préliminairement convenu d'adopter un budget provisoire, mettant ainsi fin à l'arrêt gouvernemental. Après une légère baisse (seulement 30 pips), la paire GBP/USD s'est brusquement renversée et a atteint son plus haut niveau depuis une semaine et demie à 1,3190. Le dollar n'a pas profité de la situation, car les données officielles clés du marché du travail et d'autres indicateurs macroéconomiques retardées par l'arrêt des agences fédérales seront publiées après la fin de l'arrêt. Selon plusieurs signes indirects, les chiffres des Non-Farm Payrolls de septembre/octobre reflèteront vraisemblablement un refroidissement supplémentaire sur le marché du travail américain, augmentant la probabilité que la Réserve fédérale réduise à nouveau le taux d'intérêt de 25 points de base en décembre.
Cependant, la poursuite de la croissance de GBP/USD est largement remise en question. En effet, dans les jours à venir, d'importants indicateurs macroéconomiques seront publiés au Royaume-Uni, ce qui pourrait pousser la paire à la baisse, même dans un contexte de faiblesse générale du billet vert.
Il est également à noter que la dernière réunion de la Banque d'Angleterre, qui s'est tenue la semaine dernière, n'a pas favorisé la monnaie britannique. La banque centrale a maintenu le taux d'intérêt inchangé, mais cette décision était "suspendue à un fil" : 4 des 9 membres du Comité de politique monétaire ont voté pour une baisse des taux. Le vote décisif a été exprimé par le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, qui a voté pour maintenir le statu quo. La banque centrale a également abaissé ses prévisions de croissance de l'inflation pour le quatrième trimestre de l'année en cours (de 3,6 % à 3,5 %) et a prévu une détérioration des conditions du marché du travail – selon les prévisions mises à jour, le taux de chômage devrait culminer à 5,1 % au deuxième trimestre de 2026.
Compte tenu des sentiments de plus en plus "colombes" parmi les membres du comité, les rapports macroéconomiques déjà importants prennent une importance particulière. Si les prochaines publications sont dans la "zone rouge", la probabilité d'une baisse des taux lors de la réunion de décembre augmentera, et la livre sterling sera à nouveau sous pression. Inversement, des rapports solides renforceront les positions des acheteurs de GBP/USD.
Le mardi 11 novembre, nous connaîtrons les données clés du marché du travail pour le Royaume-Uni. Selon les prévisions préliminaires, le taux de chômage devrait augmenter à 4,9 %, contre 4,8 % le mois précédent. Il s'agit de la valeur la plus élevée depuis mars 2021. Le nombre de demandes d'allocations chômage devrait augmenter de 20 000 en octobre. En septembre, ce chiffre s'élevait à quasiment au même niveau (+25,8 mille), mettant à jour un record de 13 mois. L'indicateur d'inflation (niveau moyen de salaire hors primes) devrait diminuer à 4,6 %, son niveau le plus bas depuis juin 2022.
Cependant, le principal "test" pour la livre se produira le jour suivant (le jeudi 13 novembre), lorsque les données sur la croissance économique britannique pour septembre et (surtout) pour le troisième trimestre seront publiées. La plupart des experts s'attendent à ce que l'économie du Royaume-Uni affiche une croissance nulle sur une base mensuelle en septembre. La croissance trimestrielle devrait être faible, seulement 0,1 %. En ce qui concerne les résultats du troisième trimestre, des dynamiques faibles sont également attendues - 0,2 % en glissement trimestriel et 1,1 % en glissement annuel.
Comme nous pouvons le voir, les prévisions sont assez faibles, voire décourageantes. Par conséquent, si les rapports sont publiés aux niveaux projetés, la livre pourrait subir une pression sous-jacente. Mais si les publications (en particulier les données de croissance du PIB) se retrouvent en "zone rouge", la livre pourrait se retrouver en "knockdown", même dans un contexte de faiblesse du billet vert. Dans ce cas, la balance pencherait fermement vers un scénario "colombe", suggérant une réduction du taux de la BoE lors de la réunion de décembre.
Par conséquent, la croissance (durable) de GBP/USD est menacée. À ce stade, il est conseillé d'adopter une position attentiste sur la paire, au moins jusqu'à la publication des données du marché du travail britannique.
D'un point de vue technique, la paire est positionnée entre les lignes médiane et inférieure de l'indicateur des Bandes de Bollinger, entre les lignes Kijun-sen et Tenkan-sen, et sous le nuage Kumo. Sur le graphique en quatre heures, la paire est dans le nuage Kumo. Cela signifie qu'il n'y a pas de signaux techniques clairs. Dans des conditions d'incertitude, il serait prudent de rester en dehors du marché.
