Dans la première moitié de la journée, le dollar australien a montré une dynamique à la baisse contre le billet vert, malgré la faiblesse générale de ce dernier. L'indice du dollar américain reste sous pression, ce qui signifie que le dollar australien fait chuter la paire AUD/USD. En raison de la position faible de la monnaie américaine, l'élan baissier de la paire a été modéré et de courte durée, mais la situation est globalement révélatrice.
Le dollar australien a subi une pression suite à la publication du compte-rendu de la réunion de juillet de la RBA, dont les principaux messages n'ont pas séduit les acheteurs de la paire AUD/USD.
Pour récapituler brièvement : lors de sa réunion la plus récente, la Reserve Bank of Australia a laissé de manière inattendue tous les paramètres de politique monétaire inchangés, contrairement aux attentes de la plupart des analystes qui avaient prévu une baisse des taux de 25 points de base. Néanmoins, bien que la banque centrale ait adopté une approche attentiste, l'issue de la réunion de juillet a été interprétée négativement pour le dollar australien. De facto, la RBA a marqué une pause, mais n'a pas abandonné son intention précédemment déclarée d'assouplir sa politique. Les publications de données ultérieures n'ont fait qu'accroître la probabilité d'une baisse des taux en août.
Par exemple, des signes de faiblesse ont commencé à apparaître sur le marché du travail australien. En juin, le chômage a augmenté à 4,3 %, le niveau le plus élevé depuis novembre 2021. Le chômage des jeunes (âges 16-24) a bondi à 10,4 %, contre 9,5 % précédemment. L'emploi n'a augmenté que de 2 000 postes, alors que la plupart des analystes s'attendaient à une hausse de 21 000. De plus, l'emploi à temps plein a chuté de 38 200, tandis que les emplois à temps partiel ont augmenté de 40 200. Le nombre total d'heures travaillées dans l'économie australienne a diminué de 0,9 %.
En d'autres termes, le marché du travail offre à la RBA une marge de manœuvre pour réduire à nouveau les taux d'intérêt lors de la réunion d'août. La dernière pièce du puzzle est l'inflation, avec les données trimestrielles attendues pour la semaine prochaine — le 30 juillet.
Selon les estimations préliminaires de plusieurs analystes, l'Indice des Prix à la Consommation (IPC) global au T2 devrait ralentir à 2,1 % en glissement annuel (contre une lecture précédente de 2,4 %). Sur une base trimestrielle, l'IPC devrait également baisser à 0,6 % (ou 0,7 %, selon d'autres estimations). L'inflation sous-jacente devrait être de 2,5 % (ou légèrement plus haute à 2,7 %, selon certaines prévisions).
Plusieurs facteurs fondamentaux soutiennent ce ralentissement attendu de l'IPC : un marché du travail qui se refroidit progressivement, une faible croissance des investissements, une demande des consommateurs atone (les données de l'ABS ont montré un chiffre d'affaires de détail stable/négatif en avril-mai), la baisse des prix des matières premières et de l'énergie (l'indice des prix à l'exportation de l'Australie pour le minerai de fer et le gaz a chuté, et les prix moyens de l'essence ont diminué de 4 à 6 % en juin-juillet), et une stabilisation des prix des loyers dans le secteur du logement. De plus, l'impulsion inflationniste secondaire provenant de la croissance des salaires s'affaiblit (la croissance de l'Indice des Prix de l'emploi en glissement annuel au T1 était de 3,4 %, contre 4 % l'année précédente). L'effet de base élevé peut également jouer un rôle : l'IPC avait bondi à 3,8 % au T2 2024, créant un effet de base élevé pour la comparaison et diminuant mécaniquement le chiffre en glissement annuel.
En bref, tous ces signaux indiquent que l'inflation est susceptible de ralentir au T2, augmentant considérablement la probabilité d'une baisse des taux d'intérêt en août.
Les minutes de la réunion de juillet de la RBA, publiées mardi, ont confirmé ces attentes conciliantes. La banque centrale a indiqué qu'elle restait sur la voie de l'assouplissement de sa politique — le seul point de discussion étant le rythme des baisses de taux. Concernant la pause prise en juillet, le Comité a déclaré qu'elle visait à obtenir plus de clarté sur le refroidissement de l'inflation et du marché du travail.
Ainsi, le paysage fondamental actuel suggère que la croissance soutenue de l'AUD/USD n'est possible que si le dollar américain continue de s'affaiblir. Le dollar australien seul n'est pas assez fort pour faire remonter la paire sur des fondamentaux domestiques. Par exemple, l'impulsion à la baisse de la paire a été efficacement neutralisée par une baisse de l'Indice du Dollar américain vers la fourchette des 97,5 (comparé à la lecture précédente de 98,23), reflétant une faiblesse généralisée du billet vert. Le scandale en cours entourant la coûteuse rénovation du siège de la Fed — avec Jerome Powell au centre, faisant face à des accusations de la Maison Blanche de "mauvaise gestion" et d'un membre du Congrès de parjure — exerce une pression considérable sur le dollar. Grâce à cela, le dollar australien se sent actuellement relativement confiant.
D'un point de vue technique, sur le graphique journalier, l'AUD/USD reste entre les lignes médiane et inférieure de l'indicateur des Bandes de Bollinger, au-dessus du nuage Kumo, mais entre les lignes Tenkan-sen et Kijun-sen. Les positions longues ne devraient être envisagées que si le dollar australien franchit le niveau de résistance de 0,6550 (la ligne médiane des Bandes de Bollinger sur D1). Dans ce cas, le prix se déplacerait entre les lignes médiane et supérieure des Bandes de Bollinger, et l'indicateur Ichimoku formerait un signal haussier "Parade de Lignes". La cible pour le mouvement haussier serait alors 0,6620 — la ligne supérieure des Bandes de Bollinger sur le graphique journalier. Les positions courtes devraient (pour l'instant) être évitées, compte tenu de la faiblesse générale du dollar américain.
